Un déménagement, ça se prépare, ça s’anticipe, c’est pas
rien !
Faut commencer par trier ce qu’on garde de ce qu’on jette
et c’est là que tout commence.
Comment se fait-il que pendant plus de dix ans, on ait
ignoré l’existence de ces cartons soigneusement cachés du regard, pleins de
paperasses, d’objets, de livres ? Pourquoi garder ce qui n’a jamais servi ?
Parce que cela pourra peut-être servir ? Que nenni ! C’est de la
réflexion d’après-guerre ! Fini les morceaux de bougies récupérés pour
être fondus afin de leur donner une nouvelle vie ! Adieu les bouts de
savon soigneusement conservés, puis pétris ensemble pour un nouvel usage !
Le temps est au nettoyage par le vide. « Simplifiez-vous
la vie ! » qu’ils disent. « Si vous ne vous en êtes pas servi pendant
deux ans, c’est que vous n’en n’avez pas besoin ». Allez ouste, à la
déchet’ ! Voire aux Emmaüs ou autres associations de récupération de vos
biens inutiles pour vous, mais qui vont ressusciter auprès d’autres individus
qui, eux, en ont besoin (jusqu’à ce qu’ils s’en débarrassent à leur tour et
ainsi de suite).
Donner, ça a du sens. Même si j’aurais préféré en tirer
quelques profits, ma foi, un peu de sou ne peut pas faire de mal.
Jeter, ça demande réflexion. C’est donner à l’objet une
inutilité totale : « le pauvre » ! Foin de sentiments ! Même si, comme
disait Alphonse de Lamartine « Objets
inanimés avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »
Partant de là, je devrais organiser une cérémonie
mortuaire, un enterrement sans enfouissement dans la terre, à chaque délestage d’objets à la déchetterie.
Déjà que le temps m’est compté, cela deviendrait rapidement mission impossible.
Devrais-je convier pour ce cérémonial les personnes dont l’histoire est reliée
à l’objet ? Faudrait-il prévoir boissons et amuse-bouches ?
Réflexion faite, j’irai seule, ma petite Toyota servira de
corbillard, je mettrai un CD de circonstances (Le Requiem de Mozart) et déposerai
d’un air contrit, les divers objets inutiles amoncelés depuis des lustres en ma
demeure, à la poubelle municipale.
Ne soyez pas tristes ! Ce n’est que l’éternel
mouvement de la vie et de la mort, chacun de nous en a conscience, et cela ne
nous rend pas morose pour autant ! Quoique …
Remue-ménage ou remue-méninges.
Ne vous en déplaise, se mettre à trier le bon grain de l’ivraie
demande un mental à toute épreuve. C’est que ça réveille des trucs pas toujours
très joyeux … ces écrits intimes sur les difficultés de l’existence, (on écrit
quand tout va mal), qui donnent l’impression que notre propre vie ne fut que
calvaire, ou ses lettres reçues, conservées sans doute dans l’idée que
peut-être l’heure de la vengeance va sonner, un jour … ces bulletins de note
sur un parcours scolaire, ma foi, pas si mal, « ah bon ? J’étais
nulle en physique ?... », ces articles de journaux découpés avec l’idée
qu’il faut conserver l’info, que ça servira, qu’on les relira … mais on ne les
relit jamais ! Qui a le temps de relire ? Qui ? Les retraités ?
Les chômeurs ? Les inactifs ? Mais non ! Même eux n’ont le temps
de rien ! Mais je m’égare.
C’est pourquoi, en ce jour de mars 2012, après une
semaine de congé passée à trier, jeter, donner toutes sortes d’objets de mon
illustre chez moi, je déclare solennellement que ce jour ultime de congé sera
consacré à ce que je désire mais qu’il m’est strictement interdit de ranger
quoique ce soit ! Je sais, ce n’est guère Fen shui mais il y a des moments
dans la vie où il faut prendre le taureau par les cornes et déclarer comme très
salutaire le droit DE NE RIEN FAIRE !!!!
2 commentaires:
N'empêche, on s'entoure tellement de chose inutile-au cas ou-et pourtant il est si bon de vivre avec si peu de choses qui sont cette fois essentiel, comme un savon, une culotte, un livre...
Comme dit Karen Kingston: "Si dans votre maison il y a quoique ce soit que vous n'aimez pas, jetez le. Vous vous sentirez bien mieux !"
le plus dur à jeter, ce sont les cadeaux dont on a que faire ...
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