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2 mars 2012

ça déménage !


Un déménagement, ça se prépare, ça s’anticipe, c’est pas rien !
Faut commencer par trier ce qu’on garde de ce qu’on jette et c’est là que tout commence.

Comment se fait-il que pendant plus de dix ans, on ait ignoré l’existence de ces cartons soigneusement cachés du regard, pleins de paperasses, d’objets, de livres ? Pourquoi garder ce qui n’a jamais servi ? Parce que cela pourra peut-être servir ? Que nenni ! C’est de la réflexion d’après-guerre ! Fini les morceaux de bougies récupérés pour être fondus afin de leur donner une nouvelle vie ! Adieu les bouts de savon soigneusement conservés, puis pétris ensemble pour un nouvel usage !
 

Le temps est au nettoyage par le vide. « Simplifiez-vous la vie ! » qu’ils disent. « Si vous ne vous en êtes pas servi pendant deux ans, c’est que vous n’en n’avez pas besoin ». Allez ouste, à la déchet’ ! Voire aux Emmaüs ou autres associations de récupération de vos biens inutiles pour vous, mais qui vont ressusciter auprès d’autres individus qui, eux, en ont besoin (jusqu’à ce qu’ils s’en débarrassent à leur tour et ainsi de suite).

Donner, ça a du sens. Même si j’aurais préféré en tirer quelques profits, ma foi, un peu de sou ne peut pas faire de mal.

Jeter, ça demande réflexion. C’est donner à l’objet une inutilité totale : « le pauvre » !  Foin de sentiments ! Même si, comme disait Alphonse de Lamartine  « Objets inanimés avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »

Partant de là, je devrais organiser une cérémonie mortuaire, un enterrement sans enfouissement dans la terre,  à chaque délestage d’objets à la déchetterie. Déjà que le temps m’est compté, cela deviendrait rapidement mission impossible. Devrais-je convier pour ce cérémonial les personnes dont l’histoire est reliée à l’objet ? Faudrait-il prévoir boissons et amuse-bouches ?

Réflexion faite, j’irai seule, ma petite Toyota servira de corbillard, je mettrai un CD de circonstances (Le Requiem de Mozart) et déposerai d’un air contrit, les divers objets inutiles amoncelés depuis des lustres en ma demeure, à la poubelle municipale.

Ne soyez pas tristes ! Ce n’est que l’éternel mouvement de la vie et de la mort, chacun de nous en a conscience, et cela ne nous rend pas morose pour autant ! Quoique …

Remue-ménage ou remue-méninges.
Ne vous en déplaise, se mettre à trier le bon grain de l’ivraie demande un mental à toute épreuve. C’est que ça réveille des trucs pas toujours très joyeux … ces écrits intimes sur les difficultés de l’existence, (on écrit quand tout va mal), qui donnent l’impression que notre propre vie ne fut que calvaire, ou ses lettres reçues, conservées sans doute dans l’idée que peut-être l’heure de la vengeance va sonner, un jour … ces bulletins de note sur un parcours scolaire, ma foi, pas si mal, « ah bon ? J’étais nulle en physique ?... », ces articles de journaux découpés avec l’idée qu’il faut conserver l’info, que ça servira, qu’on les relira … mais on ne les relit jamais ! Qui a le temps de relire ? Qui ? Les retraités ? Les chômeurs ? Les inactifs ? Mais non ! Même eux n’ont le temps de rien ! Mais je m’égare.

C’est pourquoi, en ce jour de mars 2012, après une semaine de congé passée à trier, jeter, donner toutes sortes d’objets de mon illustre chez moi, je déclare solennellement que ce jour ultime de congé sera consacré à ce que je désire mais qu’il m’est strictement interdit de ranger quoique ce soit ! Je sais, ce n’est guère Fen shui mais il y a des moments dans la vie où il faut prendre le taureau par les cornes et déclarer comme très salutaire le droit DE NE RIEN FAIRE !!!!


2 commentaires:

Lea a dit…

N'empêche, on s'entoure tellement de chose inutile-au cas ou-et pourtant il est si bon de vivre avec si peu de choses qui sont cette fois essentiel, comme un savon, une culotte, un livre...
Comme dit Karen Kingston: "Si dans votre maison il y a quoique ce soit que vous n'aimez pas, jetez le. Vous vous sentirez bien mieux !"

Laurence a dit…

le plus dur à jeter, ce sont les cadeaux dont on a que faire ...