Lettre à Hervé Bazin
« Pourquoi cette lettre ? » me direz-vous.
« Pourquoi maintenant ? » Il est vrai que cela fait trois ans
que je vous ai lu. « Vipère au poing », d’abord, puis « La mort
du petit cheval » et enfin « Cri de la chouette ».
Nous sommes en 2015 et la France a décidé de mettre sur le
tapis la loi interdisant la fessée … Ce n’est pas la première fois que le sujet
est sorti des tiroirs, mais, il faut croire qu’en France on aime débattre longtemps avant de prendre des
décisions. Chacun y va de son avis, cela donne alors des débats entre personnes
plus ou moins intelligentes, plus ou moins renseignées, plus ou moins
compétentes. Le sujet m’intéresse, j’ai mon opinion mais j’accepte d’écouter
celle des autres afin d’y réfléchir ensuite.
Et bien mon cher Hervé, figurez-vous qu’un
« philosophe » dont j’ai oublié le nom, s’est exclamé que vous, oui
vous qui avez écrit « Vipère au poing » n’avez point pâti des sévices
de votre enfance, puisque vous avez été un grand écrivain !
Comment peut-on dire de telles inepties ?... Cet abruti avait-il seulement lu vos livres ? Je bouillais littéralement devant mon écran de télévision avec l’envie de lui hurler de se taire !
Comment peut-on dire de telles inepties ?... Cet abruti avait-il seulement lu vos livres ? Je bouillais littéralement devant mon écran de télévision avec l’envie de lui hurler de se taire !
Loin de moi l’idée que l’on ne devient un grand écrivain uniquement
lorsque l’on a souffert dans l’enfance et que se mêlent dans les écrits,
l’encre et le sang. Que diriez-vous de vos romans ? De vos
inspirations ? Je regrette d’être
seule face à cette lettre qui n’aura pas de réponse.
Pour finir cette missive, mon cher Hervé, cela m’aurait
ravie de vous communiquer les sentiments venus lorsque je vous ai lu, plus
besoin m’est d’écrire et de me raconter, puisque dans vos ouvrages criants de
vérité, je trouve écho, enfin, à mon triste passé.
Pour finir, je ne peux m’empêcher de recopier ici les
derniers mots de votre roman « Vipère au poing :
« Cette vipère, ma vipère, dûment étranglée, mais
partout renaissante, je la brandis encore et je la brandirai toujours, quel que
soit le nom qu’il te plaise de lui donner : haine, politique du pire,
désespoir ou goût du malheur ! Cette vipère, ta vipère, je la brandis, je
la secoue, je m’avance dans la vie avec ce trophée, effarouchant mon public,
faisant le vide autour de moi. Merci ma mère ! Je suis celui qui marche,
une vipère au poing. »
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