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29 avril 2020

Confinement J39 et J41

Je n'ai pas écrit sur mon blog depuis longtemps, et rien depuis que le confinement a commencé, en France, le 17 mars 2020. Je rattrape mon retard en relatant plusieurs pensées qui me sont venues depuis. J'essaierai d'écrire plus souvent ensuite. 

 24 avril 2020 - J39

Il faut bien que je me l’avoue, le confinement, celui qui consiste à rester chez soi, seule, pendant plusieurs jours, voire semaines, me convient plutôt bien.

Il faut dire que je suis entraînée. Je ne travaille plus, suite à un épuisement professionnel vécu il y a quelques années. Je ne travaille plus pour de l’argent, comme tout salarié qui se respecte, mais cela ne m’empêche pas d’aider occasionnellement des personnes en les accompagnant dans des séances de coaching, c’est ma façon à moi de remercier le système grâce à qui je peux, pour le moment, me réparer de toutes ces années difficiles. Difficiles sur le plan personnel, mais aussi sur le plan professionnel. Sans entrer dans les détails, la vie ne m’a pas fait de cadeau, mais je me soigne.


Pour en revenir au confinement, obligatoire, à cause d’un virus qui tue certaines personnes, âgées pour la plupart, ayant des comorbidités, comme l’obésité, le diabète ou des problèmes cardiaques (d’après ce que j’ai lu ou entendu), je suis plutôt rassurée de pouvoir m’enfermer dans mon cocon, c'est-à-dire mon appartement. Je suis consciente d’avoir la chance de ne pas être enfermée dans un lieu exigu à plusieurs, et de n’avoir que moi à m’occuper.

Mon cadre de vie est agréable. J’ai une terrasse, des plantes en pot qui fleurissent au gré du temps qui passe, printemps oblige. Mes nuits sont calmes et reposantes bien que toujours emplies de rêves où je m’obstine à vouloir intervenir dans le but de régler des tas de problèmes, chez les autres …

Je me trouve beaucoup d’occupations intellectuelles, parce que j’adore ça, quitte à fatiguer mon cerveau. Mais le burnout m’a appris à stopper le « trop » (d’informations, de connaissances, de lectures apprenantes) et à me distraire par des activités sans nécessités de réflexion comme regarder une série télévisée, ou jouer au Freecell. Ça me détend.

Actuellement, j’ai la présomption d’écrire un livre, sur mon parcours depuis le burnout, je l’ai commencé il y a deux mois. En même temps, j’étudie la Victimologie, grâce au système MOOC (massive open online course) ou en français CLOM (cours en ligne ouvert à tous) enseignée par le docteur Gérard Lopez, via des vidéos, sur le site aborderlaviolence.org. Cela me plait beaucoup, même si ma mémoire est toujours capricieuse. Je prends beaucoup de notes, je relis, j’oublie, je relis. Bref, cela m’occupe et surtout m'instruit. A ce sujet, je conseillerais vivement un documentaire, visible sur Youtube, "Outreau, l'autre vérité"de Serge Garde.

J’ai la chance de faire partie d’un atelier d’écriture de chansons. Avant le confinement, c’était en présentielle, mais depuis, plutôt que de ne plus nous voir et de laisser tomber nos chansons et nos rencontres, nous nous voyons via des Visioconférences sur Zoom (dont je ne connaissais pas l’existence avant le confinement). Je suis très heureuse de cette initiative qui nous a permis, et nous permet encore de continuer à nous « voir », à chanter, et à écrire des textes tous ensemble.

Je me rends compte de la richesse de ces relations conservées malgré tout !

Cela pour la partie créative, intellectuelle et culturelle.

Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas le confinement, mais le déconfinement. Je suis une solitaire, qui aime les relations sociales à petites doses. Lorsque j’entends des personnes dire qu’elles ont hâte d’être déconfinées, je me sens étrangère à elles. Pourquoi n’ai-je pas cette envie de sortir comme la majorité ? Enfin, il me semble que c’est la majorité. Pourquoi est-ce que je fonctionne différemment ? J’ai beaucoup de mal à faire le point sur la question.

le 26 avril - J41

J’ai un cerveau qui va à 1000 à l’heure. Toute information entendue doit être comprise avant d’être stockée dans ma mémoire. Je vois passer beaucoup trop d’infos, à la télévision ou sur les réseaux sociaux, cela m’épuise, car je veux, mais ne peux pas, toutes les traiter. Le champ est très vaste. Nous sommes inondés de chiffres également, mais les chiffres, s’ils ne sont pas intelligemment agencés m’épuisent, me font réfléchir pour pouvoir les affiner. Entre un chiffre brut et un pourcentage, y a un monde. Si je dis qu’il y a tant de morts dans tel pays, alors que dans un autre il y a en moins (ou plus), cela n’a de sens  que si on compare ces chiffres au nombre d’habitants. Il faut un pourcentage. De plus, que je sache, des morts, il y en a toujours et partout, donc je m’interroge sur le nombre de morts en plus par rapport à d’habitude. C’est ainsi que j’ai lu qu’il y a avait 600 000 morts en France par an. Donc 22 000 morts depuis le 1er mars et jusqu’à ce jour, 27 avril, c’est dans la normalité. On dit que ce sont des morts du Covid 19, mais s’il s’agit de personnes âgées pour la plupart de plus de 75 ans, cela n’est-il pas normal de mourir ? Sans parler des comorbidités, donc de personnes malades, malades et âgées pour la plupart. Doit-on à ce point affoler la population ? Générer de la peur ?...

Récemment, j’ai vu des articles sur la collapsologie, ou effondrement de notre système industriel, économique, social et in fine vital. Super. Y a des gars (quarantenaires, ingénieurs, milieu aisé) qui déclare cela avec le sourire aux lèvres. Pour moi, il y a une dichotomie entre le message et l’attitude physique. Admettons qu’ils aient raison (même si je ne vois pas comment on peut savoir à l’avance qu’une telle catastrophe va arriver très bientôt) pourquoi cet air satisfait ? Suis-je la seule que ça interpelle ?

Je préfère la pensée post-matérialiste, décrite dans un article lu ce matin ("L'Homme, nombril de la terre ?" de Jean-Michel Schlupp sur Facebook). Historiquement, l’humanité a vécu des évolutions assez violentes avec remises en question du système mais ce n’est pas pour cela qu’il faut penser au pire. Il faut repenser ce que l’on fait jusqu’à présent et non se jeter par la fenêtre pour en finir avant qu’on en finisse …

Je n’aime pas les discours négativistes qui donnent des leçons. J’ai déjà du mal à faire mes courses pour manger, merci de ne pas en rajouter.



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