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12 juillet 2020

Chronique d'une déconfinée du 13 mai au 20 mai 2020


Mercredi 13 mai 2020

Je n’ai pas écrit hier soir, j’étais en Apéro Zoom, avec mon groupe d’Artisan des mots, pour fêter les 48 ans de R. C’était festif, joyeux, on était une dizaine.
Il va falloir que j’apprenne à sortir, à prendre ma voiture et à aller … où ?… je ne sais pas.
Je suis prudente, attendre 15 jours pour voir si l’épidémie redémarre ou pas.
Après 4 jours de pluie, temps gris, le soleil vient de faire une apparition. Me donne envie d’aller dehors, de marcher un peu, prétexter de sortir la poubelle pour le faire, je ne suis pas sortie depuis 5 jours.
Triste que ces chroniques soient finies, celles de Charlie Chine.

https://www.leschroniquesdureel.com



 


Jeudi 14 mai 2020

J’ai fait les courses au supermarché, je devrais dire le ravitaillement pour pouvoir rester chez moi 15 jours. D’abord nettoyer le caddie à la lingette antibactérienne, puis masque sur le nez, essayer d’éviter les gens dans les rayons, à moins d’un mètre, pas facile, arriver à la caisse, attendre, les caddies sont plein à craquer, je suffoque tellement j’ai chaud sous le masque, courses mises dans différentes poches, celles qui vont rester des heures dans mon coffre, celles dont le contenant doit être mis au frais en arrivant, les mains passées au gel hydroalcoolique après avoir tapé le code de ma CB. Arriver chez moi, ranger le frais, me déshabiller, me doucher, mettre des vêtements propres, me poser. On dirait le scénario de vie d’une personne qui a des TOCS.

Gris, gris, gris, le ciel.

Les mésanges charbonnières sont ravies, j’ai enfin mis des graines. Elles avaient porté plainte hier, je préfère qu’on reste bons amis.




Vendredi 15 mai 2020

Je mange du pain et du beurre.
Journée administrative comme je déteste, faire des simulations d’impôt sur le revenu, fatigant. Une petite marche dans la nature en bas de chez moi s’imposait, en fin d’après midi. Moral bof. Le merle chante à tue-tête, il paye pas ses impôts lui !




Lundi 18 mai 2020

Samedi et Dimanche sont passés à la trappe.

Ce matin, j'ai  enfin fini d’étudier la victimologie, via un MOOC. Cours gratuit en ligne. Ayant obtenu plus que la moyenne je vais recevoir une attestation. La classe ! Joie d’être allée au bout.

Très agacée en cette fin d’après-midi, des motos, des voitures, des humains bruyants en bas de chez moi. Ils ne m’avaient pas manqué. Toute cette agitation me stresse, m’angoisse. Sortie ce matin très tôt, écouter le chant des oiseaux, me baigner dans la verdure des arbres autour et au-dessus de moi, vu un pic épeiche ! La veille, j’avais vu un pic noir avec sa calotte rouge.
Envie de partir vivre dans la campagne loin de tous les humains.


 
Mardi 26 mai 2020

Tous ces jours sans écrire … J’ai oublié, j’ai été occupée ailleurs … certainement.

Hier, ma tour de contrôle personnelle, celle qui gère tout, ou presque, je veux parler de mon cerveau, a déclaré forfait. En tant que personne aux pensées en arborescence, et au passé anxiogène, je réalise que, contrairement à ce que je pensais pouvoir faire, je ne peux pas contrôler l’incontrôlable. Tous ces ordres et contrordres au sujet du virus, de sa contamination (où, comment, pourquoi) de sa propagation (dans l’Est, dans le Nord, mais aussi dans tout le reste de la France, de l’Europe, du Monde), de sa dangerosité (qui, comment, pourquoi), des gestes barrières à respecter (quoi, comment, avec ou sans masque, à un ou deux mètres, avec ou sans gel, dehors, dedans, en public, en privé …) des morts en veux-tu en voilà mais non finalement y a autant de morts que d’habitude … ou pas ? Toutes ces contradictions ont eu raison de mon cerveau. Il a bugué. J’ai donc sorti l’artillerie lourde, je me suis souvenu des conseils de mon psy : « pour lutter contre l’anxiété liée à la peur il faut passer à l’action ». Ce que je fis. Fini la prise de tête sur l’éventuel présence du virus partout où je veux aller, je mets le masque, je me lave les mains et basta. Cela me coute beaucoup trop d’énergie de vouloir mettre en place tout un processus de parcours du combattant quand je vais m’acheter à manger. Fini les grosses courses une fois tous les quinze jours pour vite me reconfiner chez moi. Je vais faire des courses pour quelques jours, deux poches suffiront, pas de caddie à passer à la lingette, pas de courses laissées en quarantaine dans mon coffre, pas de douche en rentrant chez moi, juste un lavage de main. 

J’accuse ici le gouvernement et les médias d’être responsables de la dégradation probable, actuelle et future de toutes les personnes fragiles psychologiquement, du fait de leur histoire, ou de leur maladie psychique, ou de leur isolement. Je suis persuadée qu’il va y avoir une hécatombe de personnes qui vont se laisser partir parce que pour elles c’est trop lourd à porter, ce mode de vie imposer pour soi-disant les protéger, en tuera davantage pour cause de stress, anxiété chronique, non sens de l’existence. Amen.


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