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10 mai 2020

J 55


Dernier jour de confinement.

Je m’interroge sur la peur, sur mes peurs. C’est une sensation, ce n’est pas clair. La peur est une émotion qui permet d’agir pour sa survie. Certaines peurs semblent ne pas aider à cela, elles polluent l’espace mental et empêchent de vivre tout simplement. Elles tétanisent. Il me semble que ce coronavirus réveille des peurs enfouies. Peurs qui devront être mises en lumière pour appréhender sainement ce déconfinement, ce retour à une vie … presque normale, mais qui ne l’est pas tout à fait.

Certaines personnes montrent leur empressement à pouvoir aller et venir en toute liberté, d’autres s’interrogent sur les probabilités de contagion. Je prends conscience de l’absurdité de ce qui se passe, l’"autre" peut être à la fois vecteur de tendresse, d’amour, d’amitié, de joie, de rires, de lien nécessaire à la survie de chacun, mais aussi de maladies, de mort.  C’est un paradoxe. Comment ne pas être perturbé ?

Le lien est fondamental dans l’équilibre de l’être humain. Je pense aux bébés dans les orphelinats en Roumanie qui se laissaient mourir, faute de contacts avec des adultes, faute de lien. Je pense à ces petits enfants qui vont retrouver leur école et qui vont devoir respecter des règles absurdes pour leur mental d’enfants… Ce retour en milieu scolaire, alors qu’on est mi-mai, me semble … absurde. Tout est absurde dans la situation que nous vivons. 
 
Je parle d’une région de France où il y a eu très peu de mort du Covid-19, comme beaucoup de régions en France. Comment savoir si le fait d’avoir été confiné a stoppé la contamination, ou si la contamination se serait faite de la même façon sans confinement ? On ne le saura jamais, j’imagine.

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