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10 décembre 2011


Lecture, écriture, quelle aventure !

Sauvée ! Je suis sauvée ! Me voilà réapprovisionnée en livres, je peux survivre au moins quinze jours, rien ne peux m’arriver. Je vais me plonger dans ce pavé puis dans cet autre et oublier le monde qui m’entoure, avec ses veuleries, ses trahisons, ses bêtises, ses agressions perpétuelles.

 Isolée dans ma chambre, porte close, téléphone éteint, nul ne pourra me parler, nul ne pourra venir polluer mon esprit avec ses délires verbaux. Seule. Juste de quoi boire et manger, de quoi subvenir aux besoins vitaux. Enfin un repos bien mérité avec pour seuls compagnons, mes lectures diverses et variées qui vont m’emmener dans un monde imaginaire, sans danger aucun pour mon équilibre mental.
 
Le temps alors ne sera plus compté. Plus de montre, plus d’horaire. Juste dormir quand Morphée m’appellera. Manger quand mon estomac criera famine, c’est tout. N’obéir à aucune règle, être libre dans son corps et dans sa tête. J’en rêvais, je le fais !
   
Il faudra quand même que je me mette, une heure par-ci une heure par-là, à écrire, à noircir des feuilles blanches, à pondre des idées, des histoires, une au moins, que je sois fière de moi, de ma capacité à aller au bout de mon désir. Être publiée, enfin.

En attendant ce grand jour, je me dois d’avaler des kilomètres de mots, de phrases écrites par d’autres, pour, à mon tour, être l’autrice lue, aimée, admirée, réclamée et j’en passe.

Lire est une activité que je pratique sans aucune difficulté. Écrire me demande un effort constant. 
 
Parfois je me sens paralysée par ma fainéantise, parfois le stylo court tout seul sur la page. Moment rare – que je me dois de provoquer – sinon point d’écrit. Juste une paresseuse qui se juge mais n’en tire aucune leçon. Misère humaine. Le problème vient du sujet. Que raconter ? Quelle histoire ? Commandez moi un écrit et je m’y attellerai avec acharnement et application ! J’aime satisfaire celui qui va me lire. « Mais quelle horreur !! Comment puis je énoncer de telles inepties ?! L’écrivain doit faire sortir de ses entrailles un récit, qu’il plaise ou non au lecteur ! » N’était ce pas là mon credo ?...  Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Vous voulez de l’autofiction ? Soit ! Du roman historique ? Soit ! De quoi sourire, alléger votre existence ? Soit ! Mais que veulent les lecteurs actuels ?... voilà la question !

J’ai fini « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen (un pavé, intéressant évidemment, une écriture originale, des personnages aussi différents qu’Ariane, Solal, Monsieur Deume, sa mère et son père, sans parler de la domestique de la famille. Leur différence d’éducation, de milieu, de culture, donne à l’auteur la possibilité de varier les styles. Beaucoup de monologues parfois sans ponctuation. Des personnes tourmentées. Bref, j’ai lu.

Pour faire « passer » ce pavé romanesque, j’ai enchaîné sur « Les cochons sont lâchés » de San Antonio ! Ça fait un bien fou ! C’est un peu comme si je sortais d’un cocktail de chez l’Ambassadeur et que je plongeais à pieds joints, après avoir avalé quelques sangrias, au milieu des fêtes de Bayonne.

Je me demande si ce San Antonio à été écrit par Frédéric Dard en personne ou son fils … à vérifier.

Toujours est-il que le ton employé dans ce roman là est une bouffée d’air frais, une grande claque dans le dos, une partie de rigolage entre amis, bref, régénérant.

 Je fais une recherche sur Frédéric Dard, histoire de voir en quelle année il est décédé, 2000, et je tombe sur un article qui dit qu’il était ami avec … Albert Cohen ! Troublant non ?

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