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1 février 2014

Ecrire ?...


Écrire ! Écrire !! Écrire !!! Voilà la consigne ! C’est bien joli comme consigne, encore faut-il avoir une idée ! Encore faut-il être visitée par la Muse !...

J’aimerais tant avoir soudain, le fil conducteur du récit, pouvoir m’y mettre, enfin, sans me prendre la tête entre les mains, avec un grand vide à la place du cerveau. Je bug…

La météo n’arrange rien à l’affaire. Le gris, triste et sombre, est omniprésent depuis ce matin. Ciel bas et lourd. Pluie qui tombe continuellement sur l’herbe du jardin, rebondit sur les feuilles du lierre, goutte-à-goutte perpétuel à l’image de ma déprime naissante. Je n’ai rien à dire, rien à écrire, pourquoi s’obstiner ?...
 

Et puis il y a eu ce mail. Deux petites phrases qui m’ont quelque peu chamboulée. « Aimerais-tu écrire pour moi ? Prends ton  temps, tranquillement, avant de répondre ! ». Serais-je devenue à ce point reconnue comme Autrice pour qu’on me réclame un texte ? Cela me flatte. Et me fait peur. Mais me flatte ! Que répondre ? « Je suis débordée » (faux). « Je vais y penser » (mensonge). « Quel plaisir d’écrire pour toi ! » (Hypocrisie). Le silence serait plus éloquent « Un mail ? Tu m’as envoyé un mail ?... Je n’ai rien reçu … » (Bravo).

Il faut reconnaître que l’inspiration aime jouer à cache-cache. Parfois elle apparaît au plus mauvais moment, (pas de possibilité de coucher ses idées sur le papier), repart, alors qu’enfin on est assis devant sa feuille blanche, le stylo à la main prêt à se lancer dans une histoire débridée, pleine d’actions, de rebondissements, de suspens, de quoi tenir le lecteur en haleine.

L’inspiration est un ballon de baudruche qui se dégonfle sans crier gare.

La douce chaleur du poêle n’arrange rien. Je suis envahie d’une molle torpeur qui anesthésie mes neurones (ils n’avaient pas besoin de ça) et engourdit mes doigts sur le crayon … Et si je prenais un verre de … bordeaux … rouge, cela va de soi ! Le tableau est complet, l’auteur en devenir du futur best-seller, se laisse aller à une dégustation œnologique en s’enfonçant confortablement dans son fauteuil, les yeux mi-clos, le nectar rouge délicatement bu … Que du bonheur ! « Du bonheur ?!! Du bonheur ?!! Du malheur oui !! Comment veux-tu écrire le roman de ta vie ? En t’assoupissant tranquillement telle une vieille dame respectable (ben oui quand même !) qui aurait tellement donné dans son existence qu’elle pourrait enfin profiter de ce doux moment, tandis que toi, oui toi ! Enfin moi ! Qui parle ? Ah oui je me parle … ça y est je suis schizophrène !»

Donc, moi, piètre autrice sans ambition aucune, je m’octroie, après avoir pondu à peine trois lignes, une pause « vin rouge » … Est-ce ainsi que Victor Hugo a écrit « Les misérables » ? Que Zola a écrit « Germinal » ? Que Frédéric Dard a écrit tous ses « San Antonio » ? J’avoue avoir un faible pour Frédéric Dard. Un San Antonio remonterait le moral de tous les déprimés chroniques.

Est-ce que ce monologue sur la difficulté que j’ai à raconter une histoire doit avoir une fin digne de ce nom ? Non.


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