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26 novembre 2014

Communication au sein du couple, à la lumière de ce qui a été vécu dans l’enfance.


L’autre jour, à mon travail, un couple de personnes âgées est venu me voir pour parler d’un problème relevant du service après-vente.  Dès que madame m’expliquait le problème, son mari la rabrouait et la tapait sèchement sur le bras, pour la faire taire, puis il prenait la parole. Cela ne démontait pas sa femme, qui reprenait la parole dès qu’il avait fini et elle se faisait retaper (sans rouspéter contre lui) ! En l’espace de 5 mn, j’ai eu droit, trois fois de suite à ces gestes étranges …
Je ne peux pas m’empêcher de m’interroger sur ces comportements bizarres, régissant le lien entre ces deux êtres censés s’aimer (et depuis longtemps). Quels rôles jouaient-ils ? Est-ce que l’attitude de monsieur convient malgré tout à madame ?

Y-a-t-il moyen de cesser ces jeux de rôle ? Ou faut-il changer les personnages ? Jusqu’à trouver le personnage plus en adéquation avec  ses besoins ?



Quand on a appris dans l’enfance « l’amour » dans la violence des mots, comment trouver  à l’âge adulte l’amour dans la douceur et la tendresse ? Ne faut-il pas d’abord se déprogrammer de cette addiction à la violence ? Pour ne plus chercher chez l’autre un écho à ce qu’on a connu enfant ?
Malheureusement entre comprendre cela et le mettre en pratique dans ses tripes, il y a un monde.

La déprogrammation d’un système relationnel défaillant, voire toxique, enseigné dans l’enfance, pourrait peut-être se faire par l’hypnose. Au lieu des sempiternels « aimer c’est mépriser, aimer c’est violenter, aimer c’est manquer de respect, aimer c’est brutaliser, aimer c’est nier les besoins de l’autre, aimer c’est nier l’autre dans ce qu’il est, aimer c’est être froid et distant, aimer c’est maltraiter » il faudrait intégrer au plus profond de soi « Aimer c’est être tendre, aimer c’est écouter, aimer c’est admirer, aimer c’est soutenir, aimer c’est donner sans attendre de retour, aimer c’est sécuriser, aimer c’est accepter l’autre tel qu’il est, aimer c’est RESPECTER l’autre, aimer c’est se regarder, se donner de la douceur, aimer c’est aussi parfois faire passer les besoins de l’autre avant les siens. »

Comment s’adoucir, s’attendrir, cesser la violence des mots ? Alors que c’est l’exemple de fonctionnement qui a toujours été présent dans l’enfance et l’adolescence : deux parents qui ne s’aiment pas ou ne savent s’aimer qu’au travers d’un filtre déformant montrant que l’agressivité est le mode de communication principale ? Comment, à partir de là, ne pas calquer en miroir ses propres attitudes vis-à-vis de celui ou celle que l’on est censé aimer plus que tout ?

Il y a l’exemple de la communication entre les parents (qui, à elle seule est déjà un marqueur chez l’enfant de ce qu’on est censé avoir comme attitude en couple), et il y a aussi l’exemple de la communication du père ou de la mère avec leurs enfants. Parce qu’un conjoint violent verbalement avec son compagnon ou sa compagne l’est forcément aussi avec sa progéniture. L’enfant attend l’affection dont il a besoin, il la demande à ceux qui sont là pour le protéger et l’aimer, il reçoit alors, au mieux une fin de non-recevoir, au pire un langage brutale MAIS il doit faire avec. Il n’a pas le choix. Un bébé de six mois ne peut pas décider de quitter ses parents !

Il s’adapte à la situation en niant ses propres émotions, en s’oubliant.  Il s’en prend plein la figure mais c’est mieux que RIEN. Il prend pour amour ce qui n’est que mépris. Les dés sont faussés. Les parents sont tout-puissants face à l’enfant. Le « dressage » commence dès la naissance.
L’enfant est malléable, il est à la merci de ses « protecteurs ».  Le livre « C’est pour ton bien » d’Alice Miller est très intéressant à cet égard.

Mais revenons à l’adulte dont l’enfance a été baignée dans la violence des mots. Soit il ne se pose aucune question sur ce que ses parents lui ont légué comme héritage comportemental et il trouvera toujours une victime comme compagne ou compagnon qui le confortera dans son attitude irrespectueuse voire violente (puisqu’ils restent ensemble malgré tout). Soit il cherchera à comprendre ses comportements en mettant en lumière l’histoire de son enfance, l’atmosphère familiale toxique, l’apprentissage de la communication violente et les conséquences sur sa façon d’aimer aujourd’hui.
Les livres sont souvent des aides non-négligeables sur ces recherches. A mon sens, il est très difficile de se sortir seul des imprégnations négatives inculquées dans l’enfance. Voir un ou différents thérapeutes doit permettre d’avancer plus vite sur son chemin vers une meilleure attitude vis-à-vis de soi d’abord, vis-à-vis de l’autre ensuite.

La difficulté étant de trouver le thérapeute qui convient.
Est-ce que ces réflexions répondent à certaines questions que l’on peut se poser ? Peut-être.
J'ai volontairement parlé de violence verbale et non de violence physique.
Même si les deux cohabitent souvent.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Interessant !