Ils ont choisi un coin stratégique, pouvoir observer tout ce
qui se passe devant eux, assis côte à côte, dos au mur du café. Une table ronde
et métallique, dont la peinture bleue est passée au fil du temps, fait rempart
entre eux et le reste de la terrasse. Deux petits verres ballons trônent au
milieu. Un liquide jaune clair se voit en transparence. Les verres sont encore
pleins. Les deux hommes assis là ne bougent pas un cil. Les bras croisés de
l’un reposent sur son énorme ventre. Deux personnages quasi à l’identique,
vieux sans âge, bedonnant, visages marqués, bouffis comme gonflés à l’hélium.
Yeux minuscules avalés par les rides et la graisse. Leurs regards semblent se
perdre au-delà de la terrasse, de l’autre coté de la rue. On dirait qu’ils font
partis du décor, ne faisant plus qu’un avec la chaise sur laquelle ils sont
assis.
La taille des verres posés devant eux est ridiculement petite par rapport à leur physique. Comme si deux Gargantuas buvaient dans des dés à coudre.
La taille des verres posés devant eux est ridiculement petite par rapport à leur physique. Comme si deux Gargantuas buvaient dans des dés à coudre.
Ils ont l’air satisfaits de leur position.
Immobiles et silencieux.
Immobiles et silencieux.
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