La marmite est posée sur la table, on ne voit qu’elle, le
moment est venu d’ouvrir le couvercle, et là, catastrophe, on s’aperçoit du
désastre, la consistance et l’odeur ne donnent aucunement envie d’y gouter.
Bref, échec !
C’est un constat, tout comme pour le burnout. Échec !
C’est alors qu’on commence à se demander pourquoi cela n’a
pas réussi. Qu’est-ce qui a fait que les ingrédients, la cuisson, le savoir
faire du cuisinier ont donné un résultat si désastreux ?
Peut-être que les ingrédients achetés n’étaient pas
bons ?
Peut-être que la manière de les associer n’était pas la
bonne ?
Peut-être que la marmite n’était pas le bon contenant ?
Peut-être que la puissance du gaz était trop forte ou trop
faible ?
Peut-être que la recette, pourtant suivie à la lettre,
manquait d’informations ou menait directement à cette calamité ?
Beaucoup de questions dont on n’a pas immédiatement les
réponses. L’épuisement professionnel comme son nom l’indique est …
épuisant ! Les réserves d’énergie pour permettre de réfléchir sont vidées.
Comment faire une analyse des circonstances qui ont mené à cette situation si
on n’a pas la capacité physique et mentale de le faire ?
Il faut du temps, beaucoup de temps. Il faut du repos, beaucoup
de repos. Il faut une aide extérieure, professionnelle de préférence (un bon
psychiatre fera l’affaire), afin d’y voir plus clair dans cette mauvaise
alchimie culinaire.
La marmite c’est l’entreprise, la société dans laquelle on mijote
depuis des années. Elle peut être solide, avoir une taille suffisante pour y
loger les différents ingrédients (salariés) et les mener dans une belle
harmonie à un résultat satisfaisant. Elle peut être fissurée, laissée s’échapper les bonnes épices, les bons ingrédients (les salariés
efficaces) elle peut être cancérigène de
part son revêtement, toxique pour ceux qui s’y trouvent, amenant petit à petit
à une perte de saveurs (solidarité, créativité et efficacité en déclin).
Dans un premier temps, le salarié en burnout pourra être
dans le déni de l’état de la marmite, préfèrera s’autoflageller se considérant
comme un mauvais ingrédient. Parfois, longtemps avant de s’écrouler, il aura eu
des moments de lucidité sur cette marmite défaillante, mais aura continué coûte
que coûte à produire une recette à sa sauce, alors qu’il voyait bien que ça
tournait au vinaigre…
Grâce à l’aide extérieure, et au temps qu’il passera loin de
la marmite, il commencera à voir ce qui s’était joué exactement, à retrouver
une lucidité sur les circonstances de sa chute.
Les autres ingrédients n’étaient pas les mieux adaptés à la
recette, parfois même carrément immangeables … ça ne pouvait pas prendre. La
recette mise en place avait de nombreuses défaillances, beaucoup trop de ceci,
pas assez de cela. Quand à la cuisson, le gaz était soit beaucoup trop fort,
soit en panne et malgré ses demandes répétées de le réparer, rien ne changeait
jamais.
A force d’insister dans une mauvaise direction, avec de
mauvais ingrédients et un contenant défaillant, le résultat ne pouvait pas être
à la hauteur de l’espérance du salarié, qui, continuant à trimer dans ce vase clos sans issue, finit
par y laisser toute sa force vitale.
C’est alors qu’il prit conscience que ses valeurs étaient
bafouées. Que son envie de faire réussir la recette n’intéressait que lui.
Qu’il y avait mis tout son cœur, toute ses forces jusqu’à l’épuisement.
C’est avec regret, qu’il dû constater qu’il s’était trompé.
Trop de paramètres étaient contre lui, il fallait se rendre à l’évidence, son
envie de (trop) bien faire lui avait porté préjudice.
Moralité : Avant de vous lancer dans une recette de
cuisine, assurez vous qu’elle soit faisable, de bon goût et à la hauteur de vos
espérances.
Moralité (2) : Ne vous jetez plus dans une marmite les
yeux fermées, faites en le tour, assurez vous de sa solidité, de son contenant,
de son mode de cuisson …
2 commentaires:
Un avant goût de ce que l'on pourrait retrouver dans un livre ? ;)
Aider ceux qui n'y arrive pas et ceux qui ne savent pas encore.
Très intéressant.
Oui, livre en cours d'écriture. À suivre ...
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