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14 janvier 2021

Sujet politiquement incorrect

Au vu de mon parcours, de ce que j’ai appris à force de recherches, il me semble évident qu’avant de devenir parent chacun devrait passer une sorte de permis d’éduquer, qui pourrait, tout comme le permis de conduire, prévenir de nombreux accidents de parcours.

Je sais pertinemment que ce genre de proposition peut à la fois être très mal perçu par la plupart, et à la fois faire penser à une forme de dictature de la pensée, retirant à tout un chacun sa liberté d’élever ses enfants comme bon lui semble.

J’ose espérer que la plupart des parents, faisant de leur mieux, ne sont pas de mauvais éducateurs.

 

Mais, et cela se vérifie chaque jour, un minimum d’informations sur le sujet ferait du bien à tous et surtout aux bébés et aux enfants, qui ne demandent rien, si ce n’est que l’on s’occupe d’eux avec affection, jusqu’à ce qu’ils acquièrent leur autonomie.

Avant de devenir des parents, nous avons tous été des enfants. Des petits êtres sans défense, à l’écoute des personnes présentes pour s’occuper de nous, la plupart du temps notre père et notre mère. Parfois, une tierce personne, chaque cas étant particulier.

Le principal est que cette ou ces personnes aient été bons avec nous, avec de réelles bonnes intentions pour nous aider à grandir en étant le plus épanoui possible, afin de devenir un jour autonome, capable de subvenir à nos besoins, capable de vivre des relations harmonieuses avec un ou une conjointe, avec des ami(e)s, avec des collègues de travail etc.

Si vous demandez autour de vous « comment avez-vous vécu votre enfance ?», la plupart répondront qu’ils étaient heureux, qu’ils ne manquaient de rien. En grattant un peu, le discours parfois diverge, on apprend alors que leurs parents les tapaient, mais, et ceci est vite rajouté, « je l’avais mérité ».

Ce genre de phrase me fait bouillir.

Imaginez-vous un instant, en tant qu’adulte, vous trouver dans un lieu, où, pour pouvoir manger à votre faim et dormir dans un lit au chaud, vous devez vous plier aux exigences de personnes faisant une fois et demie votre taille. La seule chose que vous savez c’est que votre survie dépend d’eux. Qu’il faut donc accepter sans broncher, les crises d’autorités inadaptées, les colères verbales de ces êtres gigantesques, parfois les coups, les humiliations.

Cela ressemble à une prise d’otages, parfois à de la torture.

Mais pour un enfant on parle juste d'éducation. Comme si un enfant pouvait supporter la torture, l’enfermement psychique, sans que cela soit condamné parce que les auteurs sont les parents, censés être plein de bonnes intentions. Et que, dans notre société, on en est encore à protéger les parents au détriment des enfants. Lors d’un fait divers, où l’on apprend qu’un enfant est décédé suite aux maltraitances engendrées par ses parents, tout le monde tombe des nues.

Un adulte qui fait face à un individu violent, pourra dans le meilleur des cas se défendre, ou tout du moins appeler au secours, et se reconstruire auprès d’un psychologue formé à la défense des victimes. L’enfant qui vit un calvaire au sein de sa propre famille ne saura pas se tourner vers autrui, ne sachant pas que ce qu’il vit n’est pas normal, qu’il peut demander de l’aide.

L’obscurantisme dans l’éducation est la force principale de ceux qui se servent de leurs propres enfants comme exutoire à leur violence, à leur névrose.

Taire la responsabilité des parents est pour moi inconcevable.

Or, dans la plupart des cas, lorsque des faits divers mettent en lumière des meurtres, on accuse certes l’auteur de ses méfaits, mais on ne se tourne jamais vers les parents du meurtrier, qui par leur éducation ont engendré un criminel.

Pourquoi ce silence ?... Sans doute parce que cela réveillerait en chacun de nous des souvenirs de sa propre enfance et la remise en question de l’amour parental que l’on a reçu. Cela ouvrirait les yeux, pour certains, sur le fait qu'ils n'ont pas été aimés par leurs propres parents.

On ne naît pas mauvais. On peut le devenir si nos parents sèment en nous les graines de la violence.

Je sais pertinemment que la vie est difficile pour beaucoup, difficultés financières, souvent, ennuis de santé, disputes dans le couple suivis d’une séparation etc.

L’enfant peut faire sainement face à tout cela si ses propres parents agissent en adultes et non en êtres irresponsables, colériques, ne sachant pas prendre des décisions adaptées à la situation.

Certains parents deviennent l’enfant de leur enfant. L’enfant devient alors le « parent » de ses parents. Voir à ce sujet un très bon ouvrage « Parents immatures, enfants adultes » de Gisèle Harrus-Révidi.

Ces parents feraient bien de se préoccuper de soigner leurs névroses au lieu de prendre leur enfant en otage de leur manque de self-contrôle.

Un père qui fait une colère monstrueuse parce qu’il a cassé une tasse par exemple, ou parce qu’il n’arrive pas à réparer sa voiture, a une attitude totalement inadaptée et provoque, d’une part, chez son enfant qui le prend pour modèle un effet miroir nul et non avenu, mais aussi une peur permanente et latente d’une réaction violente de son modèle. La violence ne se traduit pas essentiellement par des coups. Les mots, la virulence avec lesquels ils sont dits, sont aussi une violence envers l’enfant.

Dans l’éducation, l’exemple parental est primordial. Des parents violents, agressifs, donnent à l’enfant un très mauvais modèle. Comment se construire positivement et de manière équilibrée, quand le quotidien est rythmé de cris, d’énervement, de colère ?

Je ne demande pas que les parents soient tous des personnes calmes et sereines vingt-quatre heures sur vingt-quatre, cela serait inhumain. On peut montrer à ses enfants qu’on est fatigué, irrité, qu’on a des émotions tout comme lui. Mais on doit lui expliquer qu’il n’est pas responsable de nos états d’humeur. Et par dessus tout ne pas nier les émotions de l'enfant.

C’est aux parents de mettre des limites aux enfants. Être trop laxiste peut être aussi dévastateur qu’être injuste ou trop sévère.

Pour tous les parents désireux de faire au mieux, il est possible de se faire aider. Il n'y a aucune honte à faire une thérapie, à reconnaitre ses difficultés. Et c'est le meilleur cadeau que l'on fait à ses enfants.














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