Extraits de Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés
La Femme Sauvage archétypale est la patronne de celles qui peignent, écrivent, sculptent, dansent, pensent, prient, cherchent, trouvent - car elles sont dans le domaine de l'invention et c'est là sa principale occupation. Elle est dans les tripes, non dans la tête, comme toujours quand il s'agit d'art. Elle peut se lancer sur des traces, courir, convoquer, repousser, sentir, camoufler, aimer profondément. Elle est intuitive, typique, normative. Elle est absolument essentielle à la santé de l'âme et de l'esprit des femmes.
[...] C'est pour aller à sa recherche que nous rentrons chez nous. Elle est la boueuse racine de toutes les femmes. Elle est ce qui nous aide à continuer quand nous baissons les bras, ce qui incube et fait éclore les idées à naître. Elle est l'esprit qui nous pense. Nous sommes les pensées qu'elle émet.
13 novembre 2019
16 septembre 2019
Invisibles séquelles
A tous les
« ralentis ».
En apparence, je
dis bien en apparence, je dois donner l’air d’être une femme en pleine
possession de ses moyens, qui passe ses journées à se reposer, à lire, à se
balader et parfois à vivre des activités sociales. Ce qui ne se voit pas est
complexe à décrire.
Je suis comme
une pile rechargeable. Jamais complètement chargée. L’énergie nécessaire pour
telle ou telle activité, même minime, me ramène à un état de fatigue plus ou
moins intense, relativement rapidement. Systématiquement, je dois m’isoler pour
me reposer, dormir, récupérer de l’énergie.
« Elle a
l’air d’aller bien, pourquoi ne travaille-t-elle plus ? » « Elle
a de la chance de ne plus avoir besoin de travailler pour vivre … »
« Que fait-elle de ses journées ?… » « Elle abuse du
système … encore un parasite … »
Non, je ne vais
pas bien. Chaque fois que j’essaie de faire une activité cela me coûte
énormément et je dois me reposer après. Mon cerveau n’a plus les capacités
suffisantes pour réfléchir, lire, étudier, au-delà de deux heures. Après il
faut « rembourser » ce temps donné à la réflexion ou à l’action en se
mettant sur pause.
29 août 2019
Le corps n'oublie rien de Bessel van der Kolk
Le corps n’oublie rien,
Le
cerveau, l’esprit et le corps dans la guérison du traumatisme
De
Bessel Van der Kolk
Livre paru aux États-Unis en 2014
et en France en 2018.
L’auteur est un psychiatre
américain d’origine néerlandaise, spécialiste du stress post traumatique,
professeur de psychiatrie à la Boston University, a fondé le Trauma Center de
Boston.
J’ai lu ce livre en juillet
2019, j’étais tombée dessus par hasard à
la médiathèque que je fréquente régulièrement. Quelle aubaine ! C’est un
des rares livres en français que je connaisse, qui analyse aussi clairement ce
que l’auteur nomme le traumatisme développemental, c'est-à-dire
le traumatisme dont les enfants maltraités sont victimes. Plutôt que d’essayer
maladroitement d’expliquer ce dont Bessel van der Kolk parle, je vais recopier
des extraits qui me semblent pertinents. Si cet article vous donne envie de
lire son ouvrage ce sera déjà bien. Puisse mon article vous apporter un
éclairage nouveau, ou complémentaire à ce que vous connaissez déjà sur les
conséquences de la maltraitance dans l’enfance sur la vie d’adulte.
Ce livre est, pour moi, dans la lignée de ce qu’Alice Miller a déjà
étudié bien des années avant, avec, on ne peut que s’en réjouir, plus de trente
ans d’études sur le terrain, de recherches, d’analyses sur le stress post
traumatique. A commencé par l’étude des comportements des vétérans de guerre,
depuis la première guerre mondiale aux guerres actuelles en passant par la
guerre du Vietnam.
23 août 2019
G7
Je rentre d’un périple au goût étrange de fin du monde ...
si peu de gens... tellement d’hommes en uniforme ... plutôt que fin du monde je
dirais comme en période de guerre ... on sent qu’on est
« occupés »... une menace dont on ignore l’origine pèse sur nous,
pauvres habitants du BAB... et, alors que ces pensées m’assaillaient, un
véhicule garé sur le côté, me fit un clin d’œil avec sa signalétique : « Bosch
» !
Le côté positif c’est que j’ai pu baguenauder tranquillement
à BAB2, boire un café sans personne à moins de dix tables de la mienne,
faire du shopping en mode « le magasin pour moi toute seule » essayage dans la
cabine XXL réservée en temps normal aux handicapés mais la vendeuse m’a incitée
fortement à y aller « prenez celle-là » avec l’air dépité de celle
qui sait que ce n’est pas ce wk qu’ils vont faire du chiffre. Au supermarché, la caissière qui allait
s’occuper de passer mes petites emplettes a eu la surprise d’être appelée au
téléphone par une responsable logistique qui, au vu du peu de fréquentation du
magasin, lui a proposé de rentrer chez elle immédiatement après moi. C’est la
première fois dans sa carrière de caissière que ça lui arrivait.
Je n’ai fait la queue nulle part, n’ai été bousculée par
personne, n’ai jamais roulé de manière aussi fluide entre chez moi et le centre
commercial, ai trouvé des places de parking libres partout, suis arrivée en
avance d’une demi-heure à un rendez-vous.
Bref, un calme étrange règne partout, comme avant la tempête
…
16 avril 2019
Feu de bois
Notre Dame de Paris, depuis hier soir, sur tous les écrans, sa flèche et sa charpente en feu. Je ne peux m'empêcher d'écrire ici ce que je ressens alors. Difficile à décrire d'abord. Et puis, ce qui me vient ressemble à un message. Seul, au-dessus des autres, on n'arrive à rien. La flèche symbolisant l'égo de certains gouvernants, ne peut résister et s'effondre. Tout ce qui a brulé, il me semble, c'est la structure en bois, dont la charpente fabriquée au 12e siècle pour la plus ancienne avec des arbres plantés il y a 1000 ans.
Je vois les bucherons, les architectes, les bâtisseurs, les sculpteurs, les verriers, tous les corps de métiers unis vers un objectif. Je vois toutes les personnes qui ont unis leur savoir et leur compétence pour créer, réparer, consolider cet édifice. Et je vois tous ceux qui vont s'unir pour rebâtir ce qui a été détruit. Seul, on ne peut rien. Ensemble, tout devient possible.
le 16 avril 2019
Je vois les bucherons, les architectes, les bâtisseurs, les sculpteurs, les verriers, tous les corps de métiers unis vers un objectif. Je vois toutes les personnes qui ont unis leur savoir et leur compétence pour créer, réparer, consolider cet édifice. Et je vois tous ceux qui vont s'unir pour rebâtir ce qui a été détruit. Seul, on ne peut rien. Ensemble, tout devient possible.
le 16 avril 2019
13 avril 2019
Soumission, colère et pesticides.
Moi, la
gentille, la douce, la bienveillante, ne suis-je pas la soumise ?
Soumission
apprise, inculquée dans l’enfance. Que reste-t-il aujourd’hui de cet état de
soumission ? Ne serait-il pas temps de faire sauter les chaînes et de
m’exprimer enfin ?
Je pars d’une
hypothèse : le glyphosate 1, et autres pesticides, donne le
cancer. Non, ce n’est pas une hypothèse dénuée de sens. Cela a d’abord été
analysé, à bas bruit, pour ne pas énerver les Monsanto et compagnie. Certains
laboratoires étant à la solde des fabricants de pesticides, les résultats
furent plus ou moins falsifiés. Mais certaines victimes, adultes, se lèvent
enfin et s’expriment contre ces empoisonneurs, avant, pour certains, de
s’écrouler à jamais. Ce sont eux qui, en cessant de se soumettre font avancer,
font prendre conscience des dégâts occasionnés par ces industriels peu
scrupuleux.
Je me suis
renseignée, de mon coté, sur la probabilité que les pesticides aient été
responsables du cancer de mon enfant à l’âge de 2 ans. Si je n’en parle pas ouvertement, si je ne
m’exprime pas sur le sujet, je fais le jeu de la soumission.
13 mars 2019
Dans ma tête
Le texte que je vais écrire vous donnera une idée de ce qui se passe dans la tête d'une personne comme moi :
Comment vous décrire cette délicieuse sensation d'être assise au soleil, sur ma terrasse, une tasse de café bien chaud à la main ? La température est idéale, une légère brise par instant vient caresser mon visage, une brise pas une bise, la bise qui comme son nom n'a pas l'air de l'indiquer est piquante, donc là c'est juste agréable, très très agréable, je savoure l'instant, le grondement qui me parvient au loin me rappelle la proximité de mon immeuble avec l'autoroute, ils l'avaient dit quand je l'ai acheté, mon appart, l'autoroute et la déchetterie mais ça ne me dérange pas, c'est loin, une moto vient de passer en pétaradant, plus près une voiture file à vive allure et s'arrête, quel est ce vacarme de chants d'oiseaux, pourquoi donnent-ils de la voix, le printemps qui arrive sans doute, la lutte de territoire, la recherche de l'âme sœur qui voudra bien faire son nid, la grue, pas l'oiseau, la grue mécanique fait un bruit léger et régulier, il n'y a personne en haut de cette grue, celui qui la dirige est en bas avec sa grosse
Comment vous décrire cette délicieuse sensation d'être assise au soleil, sur ma terrasse, une tasse de café bien chaud à la main ? La température est idéale, une légère brise par instant vient caresser mon visage, une brise pas une bise, la bise qui comme son nom n'a pas l'air de l'indiquer est piquante, donc là c'est juste agréable, très très agréable, je savoure l'instant, le grondement qui me parvient au loin me rappelle la proximité de mon immeuble avec l'autoroute, ils l'avaient dit quand je l'ai acheté, mon appart, l'autoroute et la déchetterie mais ça ne me dérange pas, c'est loin, une moto vient de passer en pétaradant, plus près une voiture file à vive allure et s'arrête, quel est ce vacarme de chants d'oiseaux, pourquoi donnent-ils de la voix, le printemps qui arrive sans doute, la lutte de territoire, la recherche de l'âme sœur qui voudra bien faire son nid, la grue, pas l'oiseau, la grue mécanique fait un bruit léger et régulier, il n'y a personne en haut de cette grue, celui qui la dirige est en bas avec sa grosse
11 mars 2019
Que nous dit le burnout
Ce matin, en lisant des échanges de messages de personnes ayant vécu ou vivant un burnout, il me vient une pensée : que devient la cohorte de toutes ces personnes ayant fait un épuisement professionnel ? Quel message nous est envoyé ? N’est-ce pas une façon de nous faire prendre conscience de l’absurdité du fonctionnement actuel de notre société ? Les anciens burnoutés deviennent alors des messagers pour les autres... Affaiblis au début, ils reprennent peu à peu des forces. Ils seront là pour signifier quand ça dysfonctionne, quand il est temps de changer de cap. Une fois la cohorte suffisamment grande, la société changera sa façon de penser et d’agir. Les gilets jaunes sont les éclaireurs, ils sont au front, tandis que les burnoutés qui se seront enfin relevés , arriveront en soutien.
Puissions-nous devenir des éclaireurs avant que le bateau ne coule.
Puissions-nous devenir des éclaireurs avant que le bateau ne coule.
9 mars 2019
Bonheur simple
Je désire écrire un article sur un livre que je viens de commencer. Et puis je ne m'en sens pas l'énergie. Je vais de mon canapé à ma table de travail, j'ouvre mon ordinateur. Je retourne sur mon canapé. J'attrape le fameux livre. J'en lis un extrait. Je savoure. Je réalise que je manque de force pour écrire. Mais alors vient la culpabilité de ne pas le faire, de ne rien faire. Si je vous donne le titre du livre vous allez comprendre pourquoi, tout d'un coup, j'ai souri :
"L'art presque perdu de ne rien faire" !
L'auteur s'appelle Dany Laferrière. Vous le connaissez sans doute. Je savoure ses écrits comme on déguste un bon vin. C'est du plaisir instantané qui se prolonge dans le temps. J'ai lu il y a quelques années son "Journal d'un écrivain en pyjama". Avec le même plaisir.
"L'art presque perdu de ne rien faire" !
L'auteur s'appelle Dany Laferrière. Vous le connaissez sans doute. Je savoure ses écrits comme on déguste un bon vin. C'est du plaisir instantané qui se prolonge dans le temps. J'ai lu il y a quelques années son "Journal d'un écrivain en pyjama". Avec le même plaisir.
23 janvier 2019
Cerveau embrumé
Cerveau embrumé et maitre à bord. Il décide de ce que je
peux mémoriser et de ce que je dois laisser de coté. Pour se protéger. Il a
failli être détruit. Non pas par un AVC ou autre maladie soudaine, mais par
trop de stress accumulé sur de nombreuses années. C’est le stress chronique. Ça
a fusillé ses neurones. Sensation d’un grésillement, décharges électriques dans
tout son espace. J’étais sur mon lieu de travail lorsque c’est arrivé. Depuis
plusieurs mois, je mémorisais tout ce qui concernait les dossiers en cours pour
pallier au manque de personnel. J’engrangeais tellement de données que cela a
provoqué la surchauffe sous mon crâne. Je suis rentrée chez moi après cet
épisode étrange, sensation douloureuse dans ma tête, j’ai dormi toute la nuit. Au réveil, j’étais
dans l’incapacité de me lever. Mon corps ne répondait plus. Le réveil avait
sonné, le mouvement habituel qui consiste à se mouvoir pour se mettre debout,
ce mouvement répété chaque matin, m’était impossible. Qui de mon corps ou de
mon cerveau était en panne ? …
Inscription à :
Articles (Atom)